Histoire de la Légion d’Honneur

Les ordres existant avant la Révolution

La création de la Légion d'Honneur

De Napoléon à nos jours


Les ordres existant avant la Révolution


Les « ordres de chevalerie » sont nés au cours des croisades pour soigner et défendre les malades et les pèlerins. On cite trois grands ordres : les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem que l'on appellera plus tard les chevaliers de Malte, les Templiers et les Teutoniques. Ces ordres, placés sous la protection du pape, pouvaient élire leurs grands maîtres sans l'intervention d'aucune autre autorité. Des souverains et des princes créent de nouvelles confréries à l'imitation de ces ordres soumises également à une règle (ordo) et à un «grand maître». Cette nouvelle «chevalerie dans l'État » débute avec la création en 1346, en Angleterre, du «très noble ordre de la jarretière (carter) » et de celui de l'Étoile, en France, en 1351, suivi par l'ordre de la Très Sainte Annonciade dans le duché de Savoie (1362), la Toison d'or (1430) dans le duché de Bourgogne, l'ordre de Saint-Michel (1469) et celui du Saint-Esprit (1578) dans le royaume de France.

Louis XIV institue l'ordre royal et militaire de Saint Louis en 1693, pour récompenser le zèle et la fidélité de tous les officiers catholiques, sans distinction de naissance, après au moins dix ans de service. Les grades de chevalier, commandeur, grand'croix, apparaissent pour la première fois. Pour les officiers protestants, Louis XV crée en 1759 le Mérite militaire.

En 1791, la Convention réunit en une seule décoration* militaire l'ordre de Saint-Louis et le Mérite militaire. Un an plus tard, la croix de Saint-Louis est définitivement supprimée. Le Directoire, comprenant la nécessité de la récompense, distribue des drapeaux et des armes. Le 25 décembre 1799, Bonaparte, alors premier consul, instaure un nouveau système de récompense: les armes d'honneur, gravées au nom de leur bénéficiaire.

La nature de l'arme dépend du grade et de la fonction du récipiendaire: fusils pour les grenadiers et soldats, baguettes pour les tambours, mousquetons pour les troupes à cheval, trompettes, grenades pour les canonniers pointeurs, hache d'abordage pour les marins.

Les ordres étaient placés sons une protection sacrée: le saint Esprit, Saint Michel qui terrasse le dragon, ; Notre Dame de la Noble maison pour l'ordre de l'Étoile...


La création de la Légion d'Honneur



Le premier consul aurait pour la première fois évoqué la Légion d'honneur au cours d'un dîner à la Malmaison. Cambacérès, deuxième consul, en établit le projet. Ce nouvel ordre laïc intègre les militaires et les civils, du simple soldat au plus grand savant, au sein d'une même institution. Cette idée très originale permit à la Légion d'Honneur de traverser tous les régimes et de ne jamais être véritablement remise en cause.
Le 11 juillet 1804, un décret impérial institue les signes extérieurs de la Légion d'Honneur: «l'étoile», appelée aussi «aigle». En argent pour les légionnaires, en or pour les gradés (officiers, commandants, grands officiers), elle est portée à la boutonnière. En 1805 est créée la grande décoration (la plus élevée) dont les titulaires sont ensuite appelés grand aigle, puis grand cordon et enfin grand croix (ordonnance du 26 mars 1816). À cette date, les commandants reçoivent l'appellation de commandeurs. Dès lors les dénominations ne changent plus: chevalier, officier, commandeur, grand officier et grand croix. Les titulaires, après réception d'une lettre d'avis, doivent prêter serment à la République puis à l'empereur.
Napoléon, empereur, consacre une de ses premières sorties officielles à «l'inauguration» de la Légion d'Honneur. Une cérémonie grandiose a lieu aux Invalides le 15 juillet 1804. Plusieurs promotions de légionnaires s'étaient déjà succédées mais l'insigne n'avait pas encore été remis. Napoléon, entouré des grands dignitaires de l'État, reçoit le serment des membres de l'Ordre: Maréchaux, invalides de guerre, soldats mais aussi savants, écrivains et artistes. Après avoir reçu lu même l'aigle d'argent et l'aigle d'or des mains de son frère Louis, grand connétable, l'Empereur remet les insignes. Un Te Deum termine la cérémonie et le cortège impérial revient aux Tuileries dans un Paris en liesse. L'éclat de la cérémonie des Invalides est encore dépassé quelques jours plus tard, le 16 août, par la remise des décorations aux militaires au camp de Boulogne où campaient 200 000 hommes préparant le débarquement en Angleterre (les insignes à distribuer aux militaires étaient déposés dans un casque et un bouclier ayant appartenu à Du Guesclin et à Bayard, deux célèbres chevaliers du Moyen Âge). Cette journée, dont le retentissement fut très grand, marque l'entrée de la Légion d'Honneur dans la vie de la nation. Une colonne commémorative fut érigée sur les lieux.
Le 29 Floréal An X (19 mai 1802), la loi instituant la Légion d'Honneur est votée. L'article Premier précise «qu'en exécution de l'article 87 de la Constitution concernant les récompenses militaires et pour récompenser aussi les services et vertus civils, il sera formé une Légion d'Honneur». Le premier consul est de droit «chef de Légion» et président du Grand Conseil qui nomme les membres de la Légion d'Honneur. Le naturaliste Bernard de Lacépède est nommé grand chancelier. Il fixe la résidence et le siège de la Légion d'Honneur dans l'Hôtel de Salm qui l'abrite toujours aujourd'hui.



De Napoléon à nos jours

 

Louis XVIII, tout en rétablissant les ordres de l'Ancien Régime, conserve la Légion d'Honneur devenue ordre royal. En 1816, le maréchal Mac Donald prend les fonctions de grand chancelier. Sous la monarchie de Juillet, Louis Philippe supprime tous les ordres royaux pour ne conserver que la Légion d'Honneur qui devient le premier ordre français. En 1852, Napoléon III Prince Président crée la Médaille militaire destinée aux soldats et aux sous officiers. Elle est également administrée par la grande chancellerie de la Légion d'Honneur.

50 000 légionnaires font partie de l'Ordre quand éclate la première guerre mondiale, en août 1914. En quatre ans, le nombre des membres de la Légion d'Honneur ne cesse de croître, étant donnés l'âpreté des combats et l'héroïsme des soldats. Mais entre les deux guerres, les chiffres continuent à augmenter considérablement au risque de dévaloriser l'Ordre. Le général Catroux, grand chancelier, sur instruction du général de Gaulle, prend alors des mesures : le 28 novembre 1962, un code de la Légion d'Honneur et de la Médaille militaire fixe des procédures d'admission strictes. L'attribution de la Légion d'Honneur est réservée aux «mérites éminents», civils et militaires au service de la France. Parallèlement l'ordre national du Mérite, destiné à récompenser les « mérites distingués », est créé le 3 décembre 1963.
Au début du XXI° siècle, la Légion d'Honneur conserve son prestige tant à l'étranger que dans notre pays, et voit s'étendre la diversité des actions récompensées.


Le texte et les illustrations de cette page sont reproduits avec l'autorisation de Nouvelle Arche de Noé Editions  (NANE) et sont extraits de la brochure "Raconte moi la Légion d'Honneur" Cette brochure ainsi que beaucoup d'autres sont disponibles sur le site suivant : http://www.nane-editions.fr

©Le Musée de la Légion d’Honneur


Nous contacter

Les renseignements contenus dans ce site ne sont donnés qu'à titre d'information